Une FHP-MCO puissance 14 !

L’année 2014 sera très politique, rythmée par deux scrutins municipal et européen. Le terrain idéologique nous sied peu, lui préférant celui de la vérité et de l’exactitude. Concernant les élections municipales, il nous appartiendra d’exercer un lobbying local afin de témoigner, preuves en main, de notre place et de notre rôle incontournable dans les territoires. Il nous faudra répéter au niveau national, la nécessité d’une réforme structurelle de l’assurance maladie car la carte vitale n’est pas une carte de crédit solvabilisée par les générations futures. Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, qui prédit à l’horizon 2020 un doublement du déficit de la sécurité sociale, plaide également pour une plus grande maîtrise des dépenses. Mais évitons la mascarade d’un redressement des comptes de l’hôpital public en 2012 à grand renfort de subventions dont la dernière de presque 200 millions équivaudrait à une augmentation de 2% de nos tarifs. L’année 2014 sera cruciale pour les 37% de cliniques déficitaires et les nombreuses périlleusement à l’équilibre. Nous serons là pour chacun d’entre vous. Ce sera l’année de la persévérance dans notre opposition à l’inéquité ou encore au principe de dégressivité ; l’année de l’excellence où nous saurons, davantage encore, nous démarquer et faire bouger les curseurs de tout un secteur ; l’année d’une nouvelle loi faisant écho à la stratégie nationale de santé avec ce risque majeur d’un retour au service public hospitalier version Loi Hospitalière de 1970 (un retour vers le passé de plus 40 ans !) reniant ainsi la reconnaissance de nos professionnels (même formation, même métier, mêmes patients) ; l’année où le cœur de la FHP-MCO (se) bat pour vous ! Soyez en assurés ! Plus que jamais…Une FHP-MCO puissance 14…

Toute l’équipe de la FHP-MCO se joint à moi pour vous souhaiter une bonne année.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO 

Contre la réintégration de l’EPO dans le forfait dialyse
La FHP Dialyse dénonce le projet du gouvernement de réintégrer l’EPO dans les forfaits dialyse, une mesure qui risque de restreindre l’accès à ce médicament au détriment de la qualité de prise en charge des patients. Elle propose à la place que soit menée une véritable réflexion sur la création d’un forfait « anémie« , qui recueille déjà un large assentiment de l’ensemble des professionnels de santé. « Nous comprenons la volonté du ministère de sortir l’EPO de la liste en sus mais le réintégrer dans les forfaits de séance n’est pas la bonne solution. Si encore, elle se faisait à coût constant, soit 26 euros en moyenne par séance en 2012 (données DGOS), mais ce ne sera évidemment pas le cas. Cela risque de minorer encore plus au sein du forfait de séance ce qui relève directement de la dialyse, alors que les arbitrages de la campagne tarifaire 2014 ne sont pas rendus. Une telle pression économique ne peut qu’être préjudiciable à la qualité de la prise en charge des patients. On subit donc des coûts supérieurs, alors que sur la même période le prix des forfaits séances en centre a subi une baisse de 6%. C’est totalement inacceptable car cela se fera au détriment de la qualité de la prise en charge des patients« , affirme le Dr Gilles Schutz, président de la FHP-Dialyse. La DGOS répond qu’elle mettra en place un comité national de suivi, ainsi que des observatoires régionaux via les ARS, avec des retours d’évaluation trimestriels et que l’assurance maladie va pister les contournements éventuels des prescripteurs d’EPO.

Un secteur d’avenir !
Pendant les fêtes, la FHP Bretagne communique. Le Télégramme du 28 décembre consacrait sa « une » et une page entière à la mutation du paysage hospitalier privé régional. En effet, en 20 ans, les établissements patrimoniaux ont disparu au profit des groupes. Le message de son président Jean-Daniel Simon est bien passé : 35% des cliniques sont en déficit mais les investisseurs demeurent intéressés par le secteur car il est porteur d’avenir !

CSMF : 85 pages de mesures
La CSMF a présenté son nouveau projet confédéral. 138 mesures pour passer en revue l’entrée dans la profession de médecin, l’exercice professionnel, la qualité de vie, l’exercice libéral en établissement privé, les rémunérations, les coopérations interprofessionnelles…La CSMF se positionne en faveur du numerus clausus mais en l’adaptant : « Un médecin sur quatre qui s’inscrit au tableau de l’ordre n’a pas de diplôme français« . Elle veut « développer les mesures incitatives à l’installation« , salue le dispositif expérimental de praticien territorial de médecine, veut « ouvrir la formation initiale, qui ne doit pas être hospitalo-centrée, sur la médecine libérale« , demande que la Permanence des soins ambulatoires (PDSA) soit négociée au niveau national et non confiée aux ARS. Ou encore demande un alignement de l’organisation et de la réglementation des présidences de CME du privé sur le public, un maintien du paiement à l’acte directement par le patient, un rejet du salariat en clinique. Elle souhaite la remise à niveau de la valeur des actes, prioritairement des actes cliniques, et le développement du paiement monétique avec débit différé.

Le déficit de la sécu dans une spirale infernale
Selon une étude du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), les dépenses de santé devraient fortement augmenter à plus de 14 milliards d’euros en 2020 (0,7 point de PIB), soit le double d’aujourd’hui (7,7 milliards en 2013), puis atteindraient près de 29 milliards en 2030, pour dépasser 41 milliards en 2040. Le facteur vieillissement de la population n’occupe qu’une part relativement modeste dans la progression des dépenses jusqu’en 2040 et « le progrès technique et l’organisation des soins apparaissent comme des contributeurs importants de la dépense de santé dans les projections« . Trois pistes pour réduire le déficit : un accroissement des prélèvements publics (CSG, cotisations), une baisse de la prise en charge par la sécurité sociale ou une plus grande maîtrise des dépenses. Le HCAAM plaide pour « l’impérieuse nécessité d’une maîtrise des dépenses de santé, mobilisant les nombreux gisements d’efficience du système de soins » notamment la pertinence de certains actes ou de certains séjours hospitaliers. Toutefois « à court terme, des mesures sur les recettes et le remboursement de soins inutiles devront être prises en attendant que les mesures d’optimisation de la dépense de santé fassent sentir leurs effets« , souligne le Haut conseil.

La HAS pilotée par 4 hospitaliers
Yvonnick Morice (CHU de Lille), et les professeurs Jean-Michel Dubernard, Jacques Belghiti et Loïc Guillevin ont été proposés pour le renouvellement du collège de la Haute autorité de santé. L’Élysée tranchera. De nombreuses critiques s’élèvent pour pointer, tout d’abord l’absence de femme et d’autre part l’absence d’économiste. C’est un retour en arrière pour le Collège des économistes de la santé (CES) et la Société française d’économie de la santé (Sfes) : « On voit mal comment le service en charge d’évaluation (médico-économique) pourrait fonctionner sans représentation au niveau de la direction collégiale de la HAS. On voit mal comment celle-ci pourrait se prononcer sur les avis établis sans qu’au moins un expert des méthodologies mises en œuvre ne participe à ces décisions. On voit mal enfin comment la HAS pourrait être représentée dans les nouvelles instances européennes qui sont en cours de définition dans ce domaine« . Le mandat des membres du collège de la HAS est de six ans. Il est renouvelable une fois.

Emulation…
L’activité de chirurgie dans les hôpitaux publics et les ESPIC a augmenté de 9,3% par rapport au secteur privé entre 2005 et 2008, du fait de la mise en place de la T2A, et d’une concurrence plus forte avec les cliniques, selon la Drees. « Alors que l’augmentation de l’activité n’est que de 3,8% dans le quart des établissements publics les moins soumis à concurrence du privé, elle atteint 10,3% dans le quart des établissements soumis à la concurrence la plus intense du secteur privé« , écrit la Drees. L’étude couvre un champ de 5,5 millions de séjours, dans 19 activités chirurgicales, 619 établissements publics ou ESPIC, et 579 cliniques. Pour constater le lien entre augmentation de l’activité chirurgicale publique et exposition à la concurrence avec une clinique, la Drees a élaboré un indicateur d’exposition à la concurrence « fondé sur le nombre de lits chirurgicaux dans les établissements privés environnants, pondéré par la distance entre ces établissements et l’hôpital public considéré« . Donc « l’introduction de la T2A aurait permis une amélioration de l’attractivité des établissements publics, au moins en ce qui concerne la chirurgie » déclarent les auteurs.

Moins d’argent pour la prévention
La baisse des crédits du ministère de la Santé consacrés à la prévention, de plus de 14% dans le projet de budget pour 2014 passant de 140 à 120 millions d’euros, inquiète les acteurs de la santé publique. « Cette baisse de 20 millions du montant de l’enveloppe prévention signifie une diminution de 11% en moyenne des crédits affectés aux actions régionales et locales via les ARS. Et un effondrement de 30% des sommes à la disposition de la Direction générale de la santé pour les actions de portée nationale« , estime ainsi la Société française de santé publique (SFSP). Est-ce compatible avec la feuille de route de la Stratégie nationale de santé qui place la prévention comme le premier pilier ?

Interdire les fermetures d’hôpitaux
La sénatrice Laurence Cohen (groupe CRC) veut faire interdire les fermetures d’établissements publics de santé ou de service, « jusqu’à ce qu’une offre de santé au moins équivalente, pratiquant le tiers payant et les tarifs opposables, soit garantie à la population concernée« . Tant qu’aucune offre de santé équivalente n’est proposée, les établissements de santé ou services ne pourront être fermés, ou se voir retirer leur autorisation, sans l’aval du conseil de surveillance et de la conférence de santé du territoire. Les établissements qui présenteraient un « risque grave et imminent pour la santé et la sécurité des personnels, de ses usagers ou des personnes présentes à d’autres titres dans l’établissement » sont exclus de ce dispositif. Cette proposition de loi (PPL) sera discutée en séance publique le 22 janvier. Les auteurs rappellent que depuis dix ans, « ne cessent de se multiplier« , les cas de fermetures annoncées d’hôpitaux ou de services, « il convient de mettre un terme à ce qui s’apparente à une véritable hémorragie sanitaire« .

Economies contre emplois
Les rentes de situation de certains médicaments sont sous les projecteurs. Le Doliprane produit par Sanofi, bien que non protégé par un brevet, ne peut être substitué en pharmacie par un autre paracétamol. Situation identique pour Efferalgan et Dafalgan produit par BMS ou encore les antiasthmatiques administrés par voie respiratoire comme la Ventoline ou la Seretide (GSK). Une protection exceptionnelle pour maintenir leur production en France, à Lisieux pour le premier, Agen pour les deux suivants et Evreux pour le dernier. Selon la Mutualité Française, 961 millions d’euros d’économies auraient pu être réalisés en 2012 si le principe de substitution avait été correctement appliqué et 400 millions d’euros supplémentaires si le répertoire des génériques était élargi.

L’open data gagne
Le Système national d’informations interrégions d’assurance maladie (Sniiram) – le directeur de la Cnam vient d’être sommé par la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada), à la demande du collectif Initiative Transparence Santé* de rendre accessible des données de santé recouvrant notamment les feuilles de soins, comptes-rendus d’hospitalisation, etc., qui peuvent être rendus anonymes. Les partisans d’un accès universel aux données de santé (open data) veulent une plus grande transparence, ce qui pourrait permettre d’éviter des scandales sanitaires et veiller à la surconsommation de médicaments, ou plus généralement réaliser des études de santé publique.
* Le collectif est constitué de l’UFC Que-choisir, 60 Millions de consommateurs, du Ciss, de la société Celtipharm, de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec).

Il ne manquait plus que ça !
Depuis le 2 janvier 2014, les sites Internet des ARS sont hors service car victimes d’un piratage informatique d’un hacker…

Faisons vite, ça chauffe… engagez-vous dans la campagne two for ten !

Malgré les incertitudes, toutes les prévisions des scientifiques vont dans le même sens : au cours du seul XXIe siècle, la température moyenne sur Terre pourrait augmenter de 1,1°C à 6,4°C. Lorsque l’on sait que 4 à 6°C de différence ont suffi pour passer d’un climat glaciaire au climat tempéré que nous connaissons aujourd’hui, le phénomène actuel est inquiétant. Une simple augmentation de 2°C nous amènerait à une température jamais atteinte depuis plus de cent mille ans. Aujourd’hui, le réchauffement est enclenché et l’on craint un changement climatique cent fois plus rapide, avec des conséquences qui dépasseraient les facultés d’adaptation des hommes, des animaux et des végétaux.Le C2DS vous invite à réduire de 2% par an vos émissions de gaz à effet de serre et à participer à la campagne two for ten parrainée par le ministère de l’Ecologie. 2% par an c’est possible, ensemble. Participez en vous connectant sur twoforten.fr La campagne two for ten est née de la volonté des professionnels de santé adhérents du C2DS de participer à la lutte contre le changement climatique et de faire face aux engagements du Grenelle de l’environnement : réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.