Tolérance zéro

Pierre Moscovici questionné sur l’affaire Cahuzac, déclarait dimanche sur Europe 1 « je vais vous dire (…) qu’une certaine conception de la République où il y a des cliniques, des banques en Suisse, c’est pas mon truc (…)« . Nous guettions ce premier dérapage si commodément inspiré du profil de chirurgien et propriétaire de clinique de l’ex grand argentier. A l’unanimité les membres du bureau de la FHP-MCO validaient une ligne de conduite nette : tolérance zéro. Un signal immédiat et clair partait aux médias et à M. Moscovici par communiqué de presse. De grâce, aux mensonges, n’ajoutons pas les amalgames rapides et inqualifiables ! Nous oeuvrons inlassablement à la reconnaissance de l’excellence de notre secteur, nous ne nous laisserons pas salir injustement. Nous comptons sur vous pour nous alerter sur tous les rapprochements que vous repèreriez dans vos médias et qui stigmatiseraient nos établissements et les professionnels qui y travaillent. La culpabilité d’une personne ne dit rien sur les hommes, pas plus que la clinique du cheveu n’est la seule clinique de France.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

 

J’❤ ma clinique
La FHP-MCO fait vivre au fil des mois cette campagne qui vise à rapprocher patients et établissements et capitaliser la sympathie que témoignent les patients à votre égard ou encore la reconnaissance qu’ils vous attestent. Une campagne que chacun se réapproprie à sa guise : des salariés qui s’affichent devant la caméra de France 3 avec un badge « j’ ma clinique », des personnes qui arborent un sac « j’ ma clinique » dans le métro, ou une équipe entière qui s’en amuse (photo Hôpital Privé Nord Parisien, Sarcelles)… Même des affiches fleurissent sur les abris bus (photo Polyclinique de Blois). A vous de jouer et de nous envoyer vos photos.

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Remboursement des prothèses de cheville : excès de pouvoir
Le Conseil d’État a annulé « pour excès de pouvoir » un arrêté des ministères de la Santé et du Budget du 23 novembre 2011 qui encadrait strictement le remboursement des prothèses totales de cheville. Ce texte réservait l’arthroscopie de la cheville « aux centres pratiquant un nombre minimum d’implantations de prothèses de cheville de 10 par an, depuis au moins 3 ans ». A l’origine de ce recours, l’Union nationale des chirurgiens de France (UCDF) et le Syndicat national des chirurgiens orthopédistes (SNCO) sont satisfaits de cette décision rendue le 20 février dernier : « Le Conseil d’État a bien confirmé que l’assurance maladie n’était que le financeur de notre système de protection sociale, et ne devait pas être le décideur des compétences chirurgicales ».

Dépassement d’honoraire à l’hôpital
Dominique Laurent vient de remettre son rapport sur l’activité libérale à l’hôpital public à Marisol Touraine. Dans le cadre de sa mission, elle a analysé « la pertinence des critères et conditions retenus aujourd’hui pour autoriser l’exercice libéral à l’hôpital« . Elle formule des propositions visant « à assurer pleinement le respect et à en contrôler l’application, grâce à une transparence et des moyens de contrôle renforcés« . La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) dit avoir pris connaissance « avec consternation » de ces dernières. « Ce rapport recommande, notamment, de passer outre les modalités d’appréciation des pratiques tarifaires abusives contenues dans l’avenant n°8 au nom d’une prétendue expertise et technicité qui doit permettre que les dépassements fondés sur une forte plus-value intellectuelle soient considérés comme non abusifs« . La CSMF se dit « stupéfaite » d’une telle préconisation qui fait « injure aux praticiens libéraux en niant leur plus-value intellectuelle et leur technicité« .

Bisphénol A : tout est affaire de DJT
L’Anses a publié le 9 avril dernier son rapport sur l’évaluation des risques du bisphénol A pour la santé humaine et réaffirme les inquiétudes des scientifiques qui avaient conduit la France à interdire, par la loi du 13 décembre 2012, le bisphénol A dans les contenants destinés à des enfants de moins de trois ans (en vigueur depuis le 1er janvier), puis dans tous les conditionnements directement en contact avec les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2015. Le rapport confirme les effets de cette substance et montre un risque potentiel pour l’enfant à naître des femmes enceintes exposées. Il identifie également d’autres modes de contamination que par la seule voie alimentaire, en particulier par contact cutané avec les tickets thermiques (tickets de caisse, reçus de carte bancaire), notamment dans un cadre professionnel. Mais surtout, l’Anses recommande de « revoir la pertinence de valeurs toxicologiques de référence telle que la dose journalière tolérable (DJT) pour des substances pour lesquelles les périodes de vulnérabilité ne sont pas toujours connues« . Nous n’avons pas fini d’en entendre parler !