Philae

La petite Philae, 1 gramme toute mouillée dans l’espace, bat à plate couture toutes nos élites en vision macro. Du haut de ses 510 millions de kms d’altitude, posée sur « Tchouri », comme notre ministère du haut de ses sept étages rue Duquesne, Philae fait des plans sur la comète. Cette sonde nous fait rêver car elle ouvre l’horizon et nous invite dans le futur. Notre ministère obstrue toute issue et nous fait regretter le passé. En apesanteur, Philae nous offre une vision en 3 dimensions, alors que le ministère, autant déconnecté des réalités terrestres, réussit l’exploit de produire en formidable « pesanteur » des concepts en noir et blanc. Nos entreprises ont besoin d’éléments rationnels pour satisfaire leurs tableurs Excel, mais les dirigeants que nous sommes, ont besoin d’espoir, d’inspiration, et de rêve aussi pour avancer. Pourtant ce n’est pas la lune que nous demandons mais du sens à redonner à nos métiers et des moyens pour les exercer. Contrairement à Philae, nous n’attendrons pas dix ans pour y arriver.

 


 

 

 

Lamine Gharbi
Président du syndicat national FHP-MCO

L’édition 2015 du Palmarès de l’Express
Cette année, il « récompense en priorité les établissements où la part d’opérations réalisées en ambulatoire est importante parce que cette approche moderne de la chirurgie exige une excellente coordination de l’équipe soignante, gage en elle-même de qualité des soins » s’exprime la rédaction de l’Express. 800 établissements sont passés au crible selon les 30 pathologies les plus fréquemment soignées en France. De nombreux établissements privés très bien classés : bravo !

Un ticket modérateur immodéré
La presse découvre progressivement l’inégalité de traitement des patients dans les hôpitaux du fait de la variation (de 1 à 6) du prix du ticket modérateur et donc du reste à charge. Malgré les récentes instructions ministérielles, le secteur public aura beaucoup de mal à résorber ces écarts. Une réforme de fond est donc attendue pour 2016, visant à aligner tous les hôpitaux sur une grille unique. Problème : un tel bouleversement représenterait un manque à gagner de 1,3 milliard d’euros, selon les dernières estimations de la FHF.

Un front de refus se constitue
Après MG France, la CSMF, les spécialistes de l’UMESPE, c’est au tour du SML et de la FMF d’appeler leurs adhérents à une fermeture des cabinets médicaux la dernière semaine de décembre. Pétition, campagne d’information et de mobilisation… L’UFML, petite dernière créée, vient de poster 30 000 lettres aux praticiens et va à leur rencontre dans sept villes de France pour faire comprendre les dangers de la loi de santé.

Les antibiotiques, c’est toujours automatique…
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) analyse chaque année les principales données relatives à la consommation d’antibiotiques en France. La France reste parmi les pays européens où la consommation d’antibiotiques reste très élevée. En effet, même si la consommation a diminué à partir des années 2000, une tendance à la hausse, observée depuis 2010, s’est malheureusement confirmée en 2013, avec une augmentation de 5,9 % depuis 2010. Le rapport constate un usage important des pénicillines qui demeurent les antibiotiques les plus consommés et une progression préoccupante, car génératrice de résistances, des associations de pénicillines (notamment de l’association amoxicilline/acide clavulanique).

Les académiciens critiques vis-à-vis de la loi de santé
L’Académie nationale de médecine est très perplexe quant aux bénéfices de la loi de santé dont elle déclare que si adoptée en l’état « elle générera à court terme plus de dépenses que de bénéfices » et ajoute qu’ « elle va dans un sens contraire à l’objectif gouvernemental de 50 milliards d’euros d’économies des dépenses publiques d’ici 2017. Il est possible, mais non prouvé, qu’à plus long terme des améliorations de l’état de santé de la population compensent ce coût initial. »

Une sinistralité en baisse
Globalement et sur l’année 2013, MACSF Sou médical a enregistré une baisse de 4 % de sinistres. Cette moyenne cache de gros écarts : en pédiatrie et en médecine générale, ce taux tombe à 1 %, tandis que la sinistralité s’élève à 41 % en chirurgie. 1,5 médecin sur 100 assurés par la MACSF a été mis en cause l’an dernier. L’anesthésie a été moins exposée, mais à l’inverse, la chirurgie l’est davantage avec près d’un chirurgien sur deux mis en cause et sept fois sur dix, une condamnation. De plus, la fréquence des sinistres augmente aux urgences. Toutes spécialités confondues, 256 médecins ont été condamnés au civil, et 22 l’ont été au pénal.

PAERPA : premières signatures de convention
Le projet pilote PAERPA (Personnes âgées en risque de perte d’autonomie) s’adresse aux personnes âgées de 75 ans et plus résidant sur le territoire pilote de l’expérimentation PAERPA dont l’autonomie est susceptible de se dégrader pour des raisons d’ordre médical ou social. Il a pour but de leur permettre de bénéficier de la bonne prise en charge, au bon moment, par les bons professionnels avec les bonnes informations, et dans les bonnes structures, le tout au meilleur coût. La préfiguration PAERPA lancée dans les 9 territoires pilotes concerne 230 000 personnes âgées de plus de 75 ans. C’est donc près de 4 % de cette classe d’âge qui bénéficie d’ores et déjà de cette nouvelle approche, ce qui va permettre d’élaborer des parcours types réplicables à terme dans tous les territoires, en fonction des résultats de l’évaluation pilotée par la DREES, et menée par l’IRDES. Ces conventions actent le décloisonnement Ville/Hôpital et le décloisonnement sanitaire/médico-social qui constitue « l’ADN du projet PAERPA » déclarait Laurence Rossignol, secrétaire d’état chargée de la famille et des personnes âgées.

Le rôle positif du profit…
« Dans un contexte de concurrence où l’argent du financement public suit le patient, les hôpitaux qui rognent sur la qualité des services font fuir leurs clients et ne peuvent tout simplement pas faire de profit. Les établissements de santé sous gestion privée, pour attirer la clientèle, doivent préserver une bonne réputation. Ils doivent adapter leurs pratiques en regard des attentes et des préférences des patients, et chercher continuellement de nouvelles et meilleures façons de répondre à leurs besoins. Motivés entre autres par le profit, ces établissements trouvent des façons d’organiser le travail qui entraînent des gains d’efficacité, réduisent les coûts et diminuent les temps d’attente. », nous explique Yanick Labrie, économiste à l’Institut économique de Montréal. Il observe par exemple que le CHU de La Ribera en Espagne sous gestion privée obtient une satisfaction très élevée des patients (91 %) et des salariés avec un taux d’absentéisme de 2,5 %, nettement inférieur à celui des hôpitaux publics. Le groupe privé, Ribera Salud parvient à éviter les files d’attente dans ses établissements, malgré un financement public inférieur de 26 % à celui des autres hôpitaux publics comparables : 60 minutes d’attente en urgence vs 131 minutes en moyenne dans les hôpitaux publics de Valence ; 32 jours pour des chirurgies électives, soit un temps d’attente deux à trois fois plus court. Le groupe de santé privé allemand, Rhön Klinikum, possède une dizaine d’établissements, dont un CHU. Largement déficitaire lors de son acquisition en 2006, cet hôpital de 2262 lits a rapidement retrouvé la voie de la profitabilité, après que l’entreprise y eut investi 547 millions d’euros.


Comment gagner en triant mieux
La production de déchets dangereux des établissements de santé ne se limite pas aux activités de soins et de laboratoire : des réactifs de biologie aux déchets d’activités de soin à risques infectieux en passant par les lampes fluorescentes, les piles bouton et certains médicaments, les déchets dangereux sont omniprésents en milieu hospitalier. La production des déchets dangereux varie selon le type d’activité de la structure et représente en moyenne 20 à 25 % du gisement de déchets d’un établissement de santé. Avec un coût de traitement quatre fois plus élevé que les déchets assimilés aux ordures ménagères, un tri méticuleux vaut la peine. Séparer et trier adéquatement les déchets dangereux des non dangereux devient une évidence de même que le suivi du traitement des déchets dangereux et la recherche de produits de substitution. Pour rappel, la semaine européenne de réduction des déchets (SERD) aura lieu cette année du 22 au 30 novembre 2014 et le C2DS propose à ses adhérents des supports de communication ainsi qu’un fascicule « La réduction des déchets hospitaliers en pratique  » Pour plus d’informations : wiebke.winkler@c2ds.eu