Perspective et prospective

Le 18 septembre, le gouvernement a présenté le cap fixé aux professionnels de santé à l’horizon 2022. Quatre jours auparavant, les administrateurs de la FHP-MCO, réunis en séminaire stratégique annuel, élaboraient la conduite du changement à tenir pour réussir au mieux l’année 2019 et menaient une réflexion sur les mutations à moyen et long terme.

Si l’État place sa démarche sous le signe du décloisonnement, auquel nous souscrivons pleinement, les administrateurs ont placé leurs travaux sous celui de l’évolution induite de nos métiers, afin d’en apprécier les opportunités et les menaces. Pour autant, la préoccupation du court terme n’a pas été écartée.

Le premier sujet d’inquiétude est immédiat : dès le 1er octobre, nous devrons intégrer la nouvelle facturation des transports inter-établissements. En dépit des efforts déployés par l’équipe FHP-MCO pour rendre compréhensible cette réforme, il reste de nombreuses incertitudes et nous avons bien du mal à appréhender l’impact financier et organisationnel pour nos établissements.

Les risques suivants se présenteront par vagues, celles de la réforme des autorisations d’activité. Comment cette réforme intégrera la gradation des soins annoncée par le Président de la République, à savoir soins de proximité/soins spécialisés/soins ultraspécialisés ? Chaque séance de travail du Conseil d’Administration est mise à profit pour capitaliser sur l’expertise professionnelle exceptionnelle alors réunie autour de la table, afin d’envisager diverses évolutions possibles et de sérier au mieux les argumentaires à opposer aux propositions qui nous semblent néfastes.

Concernant l’évolution des modes de financement, nous saluons l’augmentation sensible du financement à la qualité, dont l’enveloppe est annoncée à 300 millions d’euros. Le dispositif IFAQ est porté de longue date par le syndicat et nous veillerons à ce que son modèle reste fidèle à l’objectif recherché. Parallèlement, l’hospitalisation privée a pris toute sa place dans les projets retenus suite à l’appel à manifestation d’intérêt relatif à l’article 51, témoignant ainsi de la capacité de mobilisation et d’innovation de notre secteur.

Les administrateurs ont également abordé les travaux sur la certification menés par la HAS, et le changement de culture impulsé dès 2020 qui consistera à prendre en compte conjointement la qualité du management et celle des soins délivrés. Au nom de la profession, ils ont partagé avec la Directrice de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins à la HAS les difficultés rencontrées, et se sont interrogés sur l’évolution combinée de la certification et de la réforme des autorisations.

Et si l’intelligence artificielle était une alliée ? Elle ne nous permettra pas de nous « augmenter », mais de nous adapter, nous a assuré le Professeur Guy Vallancien. Alors mettons toute notre intelligence au service de la créativité et de la prospective, afin d’imaginer de nouvelles perspectives dans le cadre de grandes ambitions pour l’hospitalisation privée.