La tension monte…

Le 17 octobre prochain, les partenaires conventionnels signeront, ou pas, leur copie commune qui vise à encadrer les compléments d’honoraires. En l’absence de consensus, Marisol Touraine a prévenu: elle légifiera. Les internes ont annoncé qu’ils descendraient dans la rue le 17 et, en vue de la dernière ligne droite, les lobbying s’intensifient. Le PLFSS 2013 ne détendra pas l’atmosphère. L’économie de 1,76 milliards d’euros attendue des praticiens pèse très lourd au regard de la contribution de 657 millions demandée à l’hôpital. La position de la FHP-MCO demeure inchangée et nos messages en direction de tous, restent cohérents. La liberté de choix de son médecin est un postulat irrévocable. La revalorisation des actes des praticiens surtout pour ceux restés bloqués en secteur 1, est une priorité. Les abus de 300 praticiens ne peuvent pas condamner une profession entière (200 000 praticiens dont 45 000 exercent dans nos établissements). Rappelons que les compléments d’honoraires pèsent 2,4 milliards d’euros, soit 1,4% du budget total de la santé et seul 0,4%, soit 700 millions, pour les dépassements pratiqués dans l’enceinte d’un établissement hospitalier ! Un reste à charge pour le patient de « zéro » est un défi à notre portée en socialisant ces dépassements. Tout n’est qu’une question de volonté politique !

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

PLFSS 2013, « Un budget d’attente »
Tous les experts s’accordent à dire que la « chasse au gaspi » ne répondra pas à l’urgence de la situation mais seule une refonte du système. « Un copier-coller du précédent » déclare Claude Le Pen, économiste habitué des plateaux télévisés. « Pour le PLFSS, le changement, ce n’est pas pour maintenant ! (…) Mais ni le Gouvernement ni les Français n’ont envie de l’autre stratégie qui consisterait à reconfigurer le système de santé« . Toutes les professions sont en embuscade pour protester contre les efforts demandés, sauf les patients au portefeuille desquels en théorie le gouvernement ne touchera pas, et les mutuelles, globalement satisfaites.

17 octobre, les internes manifestent
Les syndicats d’internes (ISNIH et SIHP, internes parisiens) et de chefs de clinique (ISNCCA) ont déposé un préavis de grève pour le 17 octobre, jour de la dernière séance des négociations sur les dépassements d’honoraires. « Si nous n’avons pas d’engagement écrit de la ministre sur la liberté d’installation dans tous les secteurs, sur la liberté tarifaire et sur la revalorisation des tarifs opposables, nous serons obligés de mener cette journée de mobilisation nationale » déclare le président de l’ISNIH.

« Les médecins ne sont pas des pigeons ! »
Ce compte Facebook ouvert dimanche soir, comptait mardi déjà 15 000 membres. Au départ, pour s’opposer à l’assujettissement à la TVA de 19,6 % depuis le 1 octobre pour certains actes de chirurgie esthétique. Mais le mouvement, informel et indépendant de tout syndicat, entend défendre la liberté tarifaire du secteur 2. Le cahier des doléances s’allonge au fur et à mesure que les branches du groupe accueillent de plus en plus de « médecins pigeons ».

4 chantiers pour le nouveau directeur de la DGOS
Jean Debeaupuis vient de prendre ses fonctions de nouveau directeur de la DGOS le 1er octobre. Bien que sa feuille de route soit tracée par le PLFSS, il déclare 4 chantiers pour lui prioritaires : le premier « emblématique » est relatif aux soins de proximité et au développement de nouveaux modes d’exercice et de coopération ; le second concerne l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes et une meilleure organisation des urgences hospitalières ; les troisième et quatrième chantiers concernent l’évolution du modèle tarifaire et la détermination d’un « soutien plus durable » à l’investissement hospitalier.

À fond les génériques
La stratégie progénérique de l’Assurance-maladie, relancée au printemps, fonctionne désormais à plein. Les dépenses de médicaments de la Sécu sont en effet en baisse de presque 1 % sur les huit premiers mois de l’année, sur une enveloppe de dépenses de plus de 10 milliards d’euros. « L’amélioration du taux de pénétration des médicaments génériques a un impact sensible » sur ces dépenses, se félicite la CNAM. Mais cette accélération se fait à marche forcée et a provoqué de nombreux remous au sein des cabinets et officines. La politique du tout-générique est d’autant plus controversée que tarde la publication du rapport de l’IGAS sur les médicaments génériques et les enjeux de leur bio-équivalence.

Euthanasie
Un récent sondage de l’IFOP réalisé à la demande du magazine Le Pèlerin montre que 86% des Français interrogés se déclarent en faveur de l’euthanasie.

Facturation individuelle
Un arrêté du 1er septembre 2012 fixe la liste des établissements de santé expérimentateurs de la facturation individuelle des prestations de soins hospitaliers aux caisses d’assurance maladie ainsi que le périmètre de facturation concerné par l’expérimentation pour chacun de ces établissements de santé. Pour plus d’information:
www.legifrance.gouv.fr

Halte au Bisphénol A !
Mardi dernier, la proposition de loi qui vise la suspension du bisphénol A dans les contenants alimentaires a été adoptée à l’unanimité en première lecture par le Sénat. Cette proposition de loi viserait également à interdire, à compter du 1er juillet 2015, toutes les substances classées CMR de catégorie 2 (cancérogène, mutagène, reprotoxique), dont trois phtalates (DEHP, DBP, BBP), et tout perturbateur endocrinien dans les dispositifs médicaux destinés aux femmes enceintes, aux femmes allaitantes, aux nourrissons et aux enfants de moins de trois ans. Encore 3 ans !