La rentrée !

Le concept de la rentrée est inscrit dans l’ADN de notre pays. Personne n’y échappe, ni les « sans-enfants », ni les secteurs économiques comme le nôtre qui ne font jamais de pause. Malheureusement, vous ne trouverez dans les journaux aucun indicateur économique ou social pour vous forger un mental de rentrée. Sauf un ! L’élan nous vient d’Espagne où notre syndicat alter ego annonce un développement du secteur hospitalier privé. La-bas, progressivement, les opérateurs privés prennent en charge l’activité abandonnée par les hôpitaux publics tétanisés par les coupures drastiques dues à la politique de rigueur. Une restructuration, hier impossible, est aujourd’hui en marche. Le talent de notre secteur de s’adapter, réagir, innover joue à plein par temps de crise. En France, où nous gardons péniblement la tête hors de l’eau, le gouvernement peut également compter sur nous. En cette période d’éloge de la normalité, restons extra-ordinaires !

Bonne rentrée à toutes et à tous,

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO


Rentrée des organisations et début des négociations
Aujourd’hui, la première réunion du Club des Soins Palliatifs de la FHP-MCO en association avec l’UNHPC, hier, le bureau de la FHP-MCO, et celui de la FHP faisaient leur rentrée. La FHF également rencontrait ses présidents de CME sur la question des dépassements d’honoraires. Le 5 toujours, démarrage des négociations entre les partenaires conventionnels sur ce dossier marathon. La CNAM y joue son leadership et la Ministre sa capacité en 45 jours à honorer les engagements du Président Hollande. Rappel : Marisol Touraine a d’emblée écarté la piste d’une augmentation des tarifs du secteur 1. Les caisses sont vides, les solutions ne doivent rien coûter à l’État. Enfin, Édouard Couty fait aussi sa rentrée, chargé par le ministère d’une mission pour nouer un « pacte de confiance pour l’hôpital ». Des débats sensibles vont en effet s’ouvrir sur la situation financière des établissements publics et les consultations privées à l’hôpital.

Un ONDAM 2013 à 2,7% (2,5% en 2012)
Le 10 octobre, le gouvernement officialisera une progression de 2,7% de l’ONDAM « ce qui permettra d’améliorer l’accès aux soins et de conforter l’hôpital public » déclarait le Premier Ministre et d’ajouter que le PLFSS participera lui aussi à l’objectif de rétablissement, « tout en veillant à l’équité sociale et à la solidarité« . Le secteur devra toutefois économiser 2 milliards par an jusqu’en 2017 pour rester dans l’ONDAM.

Les recommandations estivales de l’IGAS : une feuille de route pour le ministère ?
L’IGAS avait estimé que des «marges d’efficience importantes » demeuraient dans le système de santé. Les rapporteurs préconisaient une meilleure organisation ville-hôpital autour d’un parcours de soins du patient, le partage de l’information, le développement de la chirurgie ambulatoire, la restructuration des pharmacies d’officine et le renforcement des efforts de maîtrise médicalisée qui ont représenté «entre 500 et 800 millions d’euros chaque année depuis 2008, soit environ 40 % du total des mesures d’économies adoptées». Marisol Touraine a déjà annoncé qu’elle envisageait de mettre en place ce parcours ville-hôpital, ne serait-ce que pour optimiser le circuit des urgences et de la permanence des soins. Elle annoncera la mise en place d’une expérimentation dans une ou deux régions pendant un an « qui permettra de redonner confiance dans la médecine de proximité, en valorisant le travail d’équipe dans les maisons de santé par exemple […], en mettant fin à la seule tarification à l’acte pour valoriser la rémunération forfaitaire, qui permet de renforcer la prévention » .

L’équilibre financier ne garantit pas une bonne gestion hospitalière, selon l’IGAS
Son rapport « Management et efficience hospitalière : une évaluation des déterminants » montre notamment, outre la complexité du pilotage d’un établissement, la variété des leviers mis en œuvre, expliquant des situations financières différenciées. Quels sont les déterminants qui paraissent les « plus probants » pour restaurer la situation financière d’un établissement « en laissant une place particulière aux modalités de management« ? Pourquoi l’équilibre financier « à lui seul ne peut suffire« ? L’IGAS attire notre attention sur la nécessité d’investir sur la qualité de vie au travail, la stratégie « incertaine » de l’augmentation d’activité et enfin, sur le bon usage des investissements.`

Un absentéisme préoccupant
Alma Consulting Group enregistre « une explosion de l’absentéisme » au sein des entreprises du secteur de la santé. Bilan : un taux record à 6,61% en 2011 (6,29% en 2010), soit 24 jours d’absence par salarié, qui confirme la « forte dégradation » observée depuis cinq ans. La santé se démarque très nettement de la moyenne nationale, qui s’établissait l’an dernier à 3,84% (14 jours d’absence), en repli d’un point depuis 2009 (4,85%, 17,8 jours). « La féminisation des équipes, le management, l’organisation du travail, ainsi que les contraintes économiques et budgétaires que connaît le secteur [de la santé], participent de manière significative à cette hausse » lit-on dans ce 4èmeBaromètre. Autre constat : la santé s’avère le secteur où le coût moyen de maintien de salaire par journée d’absence est le plus élevé, avec en 2011 un coût moyen minimum constaté de 19 euros, maximum de 59 euros, soit une moyenne… à 47 euros.

Le « MUST » pour la médecine générale selon 24 médecins blogueurs
Ils ont créé le buzz en listant des propositions « simples et originales« . Sortir de l’hospitalo-centrisme et rendre « ses lettres de noblesse à la médecine de ville » tout en apportant des effectifs importants de médecins dans les zones sous-médicalisées. Ils suggèrent de construire 1 000 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) qui, en se voyant attribuer un statut universitaire et en hébergeant des externes, des internes et des chefs de clinique, deviennent des MUST – Maisons universitaires de santé – soit « l’équivalent du CHU pour la médecine de ville« . Autre point original: la création d’un nouveau métier celui d’Agent de gestion et d’interfaçage (AGI) de MUST. Des postes qui viendraient en plus des secrétaires médicales et qui correspondraient à une fonction de « cadre supérieur de santé » avec des missions de gestion administrative, de ressources humaines, techniques, d’interfaçage avec les tutelles et les ARS et de gestion des locaux. Des idées pour certaines « très innovantes » répond la Ministre via tweeter !

Censure sur le web
Le comparateur d’honoraires des médecins et calcul de reste à charge, « fourmisante.com » a été fermé sur demande des avocats de la CNAM car les données sont exploitées sans l’accord des médecins et ce alors que le site reprend les données d’Ameli.fr, données publiques.