La rentrée… Pour qui ?

Comme un sentiment de malentendu, non ? Que pensent ceux qui travaillaient déjà en août ou ceux qui s’envolent après tous leurs collègues vers les plages désertes de septembre. L’année n’est pas plus une sinécure que les vacances une suite de bonheurs tranquilles ! La vie prend ses droits, tant mieux, 365j/an, comme l’activité de nos établissements. Toutefois, par solidarité, nous sommes en empathie avec le corps enseignant qui « rentre » bien que nous aurions aimé qu’il le soit avec le corps médical qui travaillait dans la chaleur de l’été.

Et la rentrée 2025 ? Éreinté par la presse, le brainstorming gouvernemental sur la France en 2025, avait au moins la prétention de dessiner « demain ». Les prospectivistes nous invitent à comprendre la période actuelle comme une métamorphose et non comme une crise dont la résolution nous permettra de renouer avec une situation familière. Le monde bouge et la santé doit se réinventer, être ambitieuse dans ses objectifs, inspirée dans ses pratiques, innovante dans sa gouvernance. Alors, par ces temps de bonne résolution, ne nous laissons pas stériliser par le court-termisme mais chaussons nos lunettes de visionnaires. La santé en 2025 ? Vous avez 4 heures pour rendre votre copie !

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

 
Médecins libéraux : la pénibilité non reconnue dans la réforme des retraites
Les médecins libéraux défendus par leurs centrales syndicales, d’une part, et les praticiens hospitaliers fortement syndiqués, de l’autre, se sont rejoints sur une même colère. Celle ressentie en apprenant de la bouche du Premier ministre que le dispositif de prise en charge de la pénibilité durant la carrière à faire valoir au moment de la retraite n’était pas prévu pour les libéraux et ne serait pas applicable non plus à la fonction publique hospitalière. Les PH ont menacé d’une grève et ont été rassurés par une déclaration de Marisol Touraine peu après leur indiquant que « la pénibilité sera prise en compte ». Rien concernant la médecine libérale qui ne connaîtrait ni burn-out, TMS, travail de nuit… et devra en plus se contenter d’une hypothèse de départ à 67 ans.

 

La chasse aux DP est lancée
L’Assurance maladie adressait mi-août des courriers à 554 médecins libéraux, leur demandant de modérer leurs tarifs, car la moyenne de leurs honoraires est 2,5 fois supérieure au tarif opposable (moyennes de ses dépassements en 2012, puis du 11 mars au 30 avril 2013). Une procédure qui s’inscrit dans le cadre de l’avenant n°8. Le directeur de la CPAM compétente « encourage » à « modérer le montant de [ses]honoraires et à les fixer, conformément aux dispositions de l’avenant n°8, à des niveaux facilitant l’accès des patients [aux] soins, notamment en tenant compte de leur situation financière ». « À défaut de modification à l’issue d’un délai de deux mois (…), je serai au regret d’envisager de poursuivre le cours de la procédure, en vous adressant un relevé de constatations qui engagerait une procédure contradictoire, au cours de laquelle vous seriez invité(e) à me faire part de vos observations », poursuit le courrier.Si le médecin ne modère toujours pas ses tarifs, la CPAM pourra transmettre son dossier à la commission paritaire régionale (CPR) des médecins pour recueillir son avis. La procédure d’avertissement  « sera réputée effectuée si, dans un délai de trois ans suivant la réception du présent courrier d’avertissement non suivi de sanction, aucune baisse [du] taux de dépassement moyen n’est constatée ». L’éventuelle sanction peut aller jusqu’au déconventionnement, rappelle-t-on. Parmi les médecins visés se trouvent 105 praticiens à exercice particulier (médecins-homéopathes, médecins-acupuncteurs, etc.), 101 chirurgiens, 77 généralistes, 69 gynécologues, 49 ophtalmologues. Près de la moitié exercent en Ile-de-France, dont 143 à Paris, 35 se trouvent dans les Alpes-Maritimes, et 33 dans les Bouches-du-Rhône. 85 sont des médecins hospitaliers qui pratiquent une activité libérale dans leur établissement.
L’ATIH publie sur son site internet, pour un acte ou une famille d’actes et une année, les dépassements d’honoraires dans les cliniques privées par territoire de santé ou région ou au niveau national, pour 2011 et 2012.

Une stratégie avortée
Il s’agissait du projet phare de la rentrée : lancer la « stratégie nationale de santé »avec les prémices d’un tout nouveau paysage sanitaire, concentré autour du patient et non plus autour des structures. Claude Évin, ancien ministre de la Santé, devait être nommé haut-commissaire chargé de cette nouvelle politique. Mais le souffle a manqué : Matignon a reculé, Marisol Touraine a finalement fort à faire avec la réforme des retraites. Bilan : Claude Évin restera à la tête de l’ARS Ile-de-France et le projet au fond d’un tiroir.

Le PLFSS 2014, c’est parti !
Le PLFSS 2014 doit être présenté en conseil des Ministres mercredi 9 octobre. Il sera examiné par les députés en commission au début de la semaine du 14 octobre et à partir du 6 novembre pour les sénateurs. Les débats en séance publique sont prévus du mardi 22 au vendredi 25 octobre à l’Assemblée nationale, et du 12 au 16 novembre au Sénat, avec un vote solennel le mardi 29 ou le mercredi 30 novembre à l’Assemblée nationale.

Le troisième plan cancer 2014-2018 se précise
Le Professeur Jean-Paul Vernant, professeur d’hématologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie, vient de rendre son rapport. Plus de DP ni de reste à charge pour les patients atteints de cancer y compris pour les examens complémentaires, mais seulement dans le cadre des dépistages organisés et non à l’initiative d’un médecin, améliorer le parc d’IRM pour combler les retards de la France (592 appareils installés pour des besoins estimés à 970), etc. Les propositions sont nombreuses et jugées « sérieuses » par la Ministre. Néanmoins certaines mesures préconisées seront bien difficiles à financer et l’offensive menée contre la médecine libérale et le dépistage individuel des cancers ne sera pas sans risque politique. À décrypter bientôt avec l’UNHPC.

Feuilleton de la rentrée : la fermeture des urgences à l’Hôtel-Dieu
Le 10 juillet, la ministre de la Santé annonçait le report, à une date indéterminée, de la fermeture du service d’accueil des urgences de l’Hôtel-Dieu, initialement prévue le 4 novembre. Cette suppression avait été justifiée par un projet de reconversion de l’établissement, jugé trop vétuste, en « hôpital universitaire de santé publique », dépourvu de lits. Pour certains, le projet est jugé vide de sens et va dilapider des ressources nécessaires ailleurs et pour d’autres (notamment la CME) la « qualité et la sécurité des soins » ne sont plus assurées dans ce service de l’établissement public parisien. Depuis le 1er septembre, des élus, syndicalistes et personnels hospitaliers, soutiennent une occupation d’une salle de l’Hôtel-Dieu attendant une réponse définitive de la Ministre concernant la fermeture ou pas des urgences.

Éco-gymnase : le vaisseau amiral du développement durable à la clinique Saint-Roch de Cambrai
Le vendredi 20 septembre prochain, le Docteur Cliche, directeur de la clinique, et toute son équipe invitent les professionnels de santé à la découverte de leur éco-gymnase. Ce bâtiment de 700 m2 entièrement BCC (bâtiment basse consommation) est le fleuron de la démarche globale en matière de développement durable initié par la clinique Saint-Roch. En plus de la dimension résolument écologique de la construction – utilisation de matériaux non-nuisibles, usage de la géothermie et du photovoltaïque -, l’éco-gymnase s’inscrit dans une dimension sociétale, autre pilier du développement durable. L’éco-gymnase accueille à la fois des patients en traitement et des habitants de la région. Handicapés et patients en rééducation côtoient des volleyeurs professionnels ou des étudiants de l’IUT voisin qui organise un défilé de mode. De nombreux ateliers sont proposés aux patients : handidanse, handibasket, initiation musicale, art-thérapie… Cette dimension sociétale est une priorité pour le Docteur Cliche qui souligne « mettre dans le milieu de la santé une pensée humaniste me semble très important ». Aussi le samedi 21 septembre, l’éco-gymnase organise une journée portes ouvertes, avec au programme une démonstration des nombreuses activités qui y sont hébergées. Pour toute information et pour réservation, merci d’écrire à l’adresse suivante : contact@clinique-saint-roch.fr