La dégressivité ne passera pas par moi !

Marisol Touraine le confirmait la semaine dernière à Marseille, avec toute l’assurance que lui confère sa fonction, et devant un auditoire mi-médusé : le process de la dégressivité est impulsé. Le comment, quand, pour qui, pour quoi, combien reste à préciser dans un décret à venir quand ce sera l’heure, mais le principe est acté ! Avec toute l’assurance présidentielle dont j’ai le loisir ici, je refuse le principe d’une dégressivité des tarifs corrélée à notre activité. Il est inconcevable de revivre les pires cauchemars de l’époque des comptages de lits ou de se bercer des doux rêves demain d’une redistribution d’activité vers les établissements de santé privés. Symboliquement, cela reviendrait à renoncer à notre logiciel libéral d’entrepreneur. La création de cet instrument de torture motivée par la régulation financière micro-économique masque celle d’un redoutable outil de planification des soins à la main de la tutelle. Nous déploierons les actions juridiques, les négociations techniques et administratives, en leur temps, à la parution du décret. Pour l’heure, c’est le drapeau de nos entreprises libérales que nous devons défendre. La dégressivité n’appartient pas à notre répertoire, c’est la progressivité que nous clamons. Préparez-vous dès janvier à des actions de mobilisation jusqu’ici jamais envisagées : la ligne rouge est franchie.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO 

Retour sur la 3e réunion du Club soins palliatifs et de support
Mardi 10 décembre s’est tenue la 3e réunion du Club soins palliatifs et de support du secteur privé organisée par la FHP MCO, l’UNHPC, la FHP-CSSR et pilotée par le docteur Philippe Tourrand, le docteur Anne Mallet et Gérard Parmentier. Le souhait du syndicat à la création de ce club était de favoriser échanges et partage d’expériences pour l’ensemble des acteurs du secteur. Objectif pleinement réalisé, les réunions du Club continuent de répondre à un réel besoin : de nombreux professionnels de santé, plus de 60, ont une nouvelle fois répondu présents à notre invitation pour partager et débattre sur les pratiques médicales et les dispositifs d’accompagnement en fin de vie. Merci encore à tous pour cette journée chaleureuse que nous espérons constructive et utile à votre quotidien.

Midi-Pyrénées, 43,4 % d’ambulatoire dans le secteur privé
L’ARS Midi-Pyrénées vient de publier son premier baromètre de la chirurgie ambulatoire : + 1,2 % entre 2011 et 2012. Mais « le taux global de chirurgie ambulatoire en Midi-Pyrénées se situe au bas du classement français », note l’ARS. Il est de 37,2% en 2012, quand ce taux varie de 36,2 à 46 % selon les régions françaises. La moyenne nationale s’établit à 40,8 %. Mais surtout, l’observatoire met en lumière d’importantes variations inter-établissements :
« en 2012, le taux de chirurgie ambulatoire est de 43,4 % dans les établissements privés, de 35 % dans les CH et enfin de 19,4 % au CHU ». L’ARS s’est fixé comme objectif d’atteindre 50 % d’ambulatoire en 2016. Une sensibilisation des médecins généralistes va être mise en place grâce à des visites de délégués de l’assurance maladie.

6 astreintes de nuit menacées de fermeture
Six services d’astreintes de nuit en chirurgie orthopédique, en anesthésie et en chirurgie urologique sont menacés de fermeture par l’ARS en Val de Loire. La colère monte dans des cliniques privées du Grand Ouest (clinique de la Loire à Saumur, Sainte-Marie à Châteaubriant, Porte Océane aux Sables d’Olonne, Sud Vendée à Fontenay-le-Comte, Jeanne d’Arc à Nantes, et l’Europe à Saint-Nazaire). « Ligériens, votre liberté du choix de votre praticien et établissement est en danger ! » scandent l’URPS et la FHP des Pays de Loire. « Les patients seront moins bien soignés dans le bassin saumurois. L’offre sera réduite. Ces mesures vont aux antipodes de ce qui a été fait avant. L’ARS nous a incités à nous rapprocher de l’hôpital pour assurer la permanence des soins. On défait ce qui a été fait », dénonce Frédéric Giraudet, directeur de la clinique de la Loire de Saumur. Verdict de l’ARS aujourd’hui.

Vitalia se bat pour conserver son service d’urgence
Le groupe Vitalia va déposer « tous les recours possibles » pour se battre contre une décision de l’ARS Auvergne de ne pas autoriser le service des urgences de sa clinique de Montluçon au-delà de la fin 2014. Cette autorisation, renouvelée pour cinq ans en septembre 2012, a été revue à la baisse, jusqu’au 31 décembre 2014, sur la base du SROS. Ce service enregistre de 12 000 à 13 000 passages par an, « dont 75 % sont traités en moins de 20 minutes ». « Les 450 salariés de la clinique ne supportent plus d’être traités plus mal que des fonctionnaires » déclare Jean-Baptiste Mortier, président de Vitalia. L’objectif de l’ARS est de réduire le nombre d’implantations d’urgence, de quatre à trois en 2016. « Lorsque l’hôpital ne peut plus faire fonctionner sa chirurgie programmée, on est alors obligé d’assumer une partie de leur activité. En revanche, quand on n’a plus besoin de nous, on nous retire une autorisation pour nous affaiblir », proteste-t-il. « Cela fait au moins trois mois que je propose d’organiser une table ronde pour discuter de tout, y compris le 25 décembre s’il le faut ».

Près de 13,1 % des patients en réanimation présentent une infection nosocomiale
Les données de la surveillance des infections nosocomiales en réanimation, coordonnées par le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN), montrent que 13,1 % des patients présentent au moins une infection (étude menée du 1er janvier au 30 juin 2012, dans 196 services de réanimation répartis sur 174 établissements, soit une couverture de 42,1 % des lits de réanimation adulte français). Le réseau constate aussi que les micro-organismes les plus fréquemment isolés sont P. aeruginosa (16,0 %), E. coli (13,0 %), S. aureus (10,3 %), S. epidermidis (6,5 %) et Klebsiella pneumoniae (5,0 %) et que 25,5 % des souches de S. aureus sont résistantes à la méticilline (48,7 % en 2004)…

Les thèmes de la certification V2014 réorganisés
Les thèmes du manuel de certification sont une composante essentielle du dispositif de certification. Ils permettent de structurer et d’orienter les actions qualité des établissements de santé. En 2014, le manuel ne change pas, mais la prise en compte des thèmes dans le processus de certification évolue. Une liste de 20 thèmes regroupant l’ensemble des critères du manuel a été retenue. Parallèlement, les apports de la HAS sur ces différents thèmes s’enrichissent via des actions de « portage » : diffusion d’outils, de guides, de mémentos…

Bilan des programmes PRADO
Frédéric van Roekeghem veut mettre les programmes PRADO « sur la table » des négociations interprofessionnelles relatives aux soins de proximité prévues en février ou mars 2014. « Nous sommes prêts à remettre [ces programmes] dans la négociation […] pour une meilleure intégration avec le médecin traitant entre autres », a-t-il déclaré. Il a rappelé que PRADO maternité a fait l’objet d’un accord avec les seuls syndicats de sages-femmes. « Peut-être que l’on a été maladroit par rapport à l’environnement médical », mais « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs » et « si on ne fait rien, on n’a rien à réorienter », a-t-il fait valoir. Il a estimé qu’il fallait « écouter les critiques » selon lesquelles les programmes PRADO, en se concentrant sur une pathologie (ou la maternité) ne permettent pas un accompagnement global de la personne. Ces deux approches « devront à un moment se rejoindre ».

Le jour de carence a fait chuter l’absentéisme de 40 % à l’hôpital
Selon l’assureur Sofaxis, les arrêts maladie d’un jour ont chuté de 40 % dans les établissements hospitaliers depuis l’instauration d’un jour de carence mais celui-ci sera supprimé au 1er janvier. Les arrêts de deux jours ont également baissé de 31,8 % et ceux de plus de trois jours, de 16,3 %. Un cinglant démenti à la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, qui supprime cette carence au motif qu’elle est « injuste, inutile et inefficace ». Revenir à la situation antérieure coûtera de 60 à 75 millions de plus aux hôpitaux selon la FHF.

Martin Hirsch, nouveau patron de l’AP-HP promet un Hôtel-Dieu « tout médical »
Mireille Faugère y a laissé son poste.
 Changement d’approche et de projet par Martin Hirsch, qui abandonne l’installation du siège de l’Assistance publique et veut « que ce site ait une entière vocation hospitalière ». Il ne s’agira toutefois pas d’un hôpital classique où l’on opère, mais d’une structure originale. Toutes les idées liées à la santé, dont la prévention, sont les bienvenues, déclare-t-il. La vente du prestigieux siège de l’avenue Victoria ne semble plus d’actualité mais elle devait financer le projet de reconversion de l’Hôtel-Dieu. Les pompiers doivent toujours emmener leurs patients vers d’autres hôpitaux, mais des « lits-portes » devraient rouvrir pour accueillir les patients arrivés en urgence à l’Hôtel-Dieu et en attente d’un accueil dans un service de l’AP-HP, et quatre infirmières seraient recrutées.

2 % par an, c’est possible !
Primum non nocere, le pôle d’expertise du C2DS, avec le parrainage du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, met en avant sa campagne de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur hospitalier, Two for Ten, grâce au lancement d’un site Internet. La campagne Two for Ten est née de la volonté des professionnels de santé, adhérents du C2DS, de participer à la lutte contre le changement climatique en France, et de faire face aux engagements du Grenelle de l’environnement : réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Two for Ten a pour objectif pragmatique de réduire de 2 % par an pendant dix ans les émissions de gaz à effet de serre des établissements de santé et d’une façon plus générale d’accompagner tous les acteurs de santé (fournisseurs, prestataires…) dans une démarche de développement durable. 2 % par an c’est possible, venez rejoindre les 57 signataires et engagez-vous !