Entre deux eaux

L’impatience vire à l’irritation d’être depuis de nombreuses semaines dans cette latence de « pré / post élection ». Les nouveaux arbitres récemment élus réussiront-ils à faire bouger les lignes, alors que les protagonistes – fédérations, syndicats de praticiens, mutuelles, patients – restent identiques, campés sur leurs mêmes positions. Seul un large consensus autour du sujet de la pertinence des actes émerge, pour le reste, RAS. La Mutualité Française rencontre la Ministre de la santé pour marteler son opposition au secteur optionnel et les représentants de praticiens expriment leurs différents relatifs à la permanence des soins et aux dépassements d’honoraires. Laurence Cohen, sénatrice appartenant au groupe communiste, dépose un projet de loi demandant la suppression de la convergence tarifaire alors que, rappelons-le, un amendement au PLFSS 2012 identique avait été retoqué par la commission des finances du Sénat au prétexte que le renoncement à cette économie devait s’accompagner d’une recette compensatoire. Un an après, quelle pourrait être cette recette? Ou encore comment gérer l’introduction de la notion de service public hospitalier dans une loi, annoncée par la Ministre, alors qu’un grand nombre de régions auront signé leur CPOM sans en tenir compte ?

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

 

Les cliniques et hôpitaux privés au cœur du système de santé
Nous vous invitons à lire cette édition 2012 du Rapport sectoriel de l’hospitalisation privée piloté par la FHP et produit avec le groupe Montaigne et le cabinet Mazars. Parmi les informations à retenir : les 1128 établissements tous secteurs MCO/psy/SSR confondus pèsent 12,9 milliards d’euros (hors honoraires médicaux), soit 18% de l’ONDAM. Concernant le nombre d’établissements déficitaires, il est dommage de ne pas avoir séparé le MCO des secteurs psy et SSR car le chiffre global de 28% est sensiblement éloigné des 38% donnés par la DRESS et celui de 43% donné par l’Observatoire de l’hospitalisation privée / CTC pour le seul secteur MCO.

Outil Hospidiag : transparence 
Hospidiag est un outil de management indispensable. Depuis le 18 mai dernier, la base de donnée nationale des 1450 établissements MCO, public et privé, est disponible on line. Nous vous recommandons de vérifier vos informations et nous vous invitions, dans un esprit de saine émuation, à vous benchmarker !

Save the date : 3ème Congrès des usagers, 20 septembre 2012, Paris
La réunion préparatoire du 25 mai dernier avec les associations d’usagers nous laisse augurer un nouveau succès et très vif intérêt pour ce Congrès des usagers de l’hospitalisation privée MCO. Communiquez d’ores et déjà cette date auprès de vos représentants de CRUQPC.

Des inégalités dans l’accès aux IRM
Les délais de rendez-vous pour faire un IRM sont toujours particulièrement longs en France et très variables d’une région à l’autre alors que l’écart se creuse entre la France et les autres pays européens en termes d’équipement. Une enquête organisée par les industriels de l’imagerie conclut à un délai d’attente moyen de 29,1 jours. Certes, une amélioration (32,2 jours en 2011et 35,5 jours au préalable) mais une attente trois fois supérieure aux 10 jours recommandés par la commission Grünfeld (qui préfigurait le Plan cancer 2). Trois régions sont en-dessous des 20 jours de délai pour un IRM: Nord-Pas-de-Calais, Île-de-France et Midi-Pyrénées. Six sont entre 20 et 30 jours: Champagne-Ardenne, Centre, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca). Trois régions sont entre 30 et 40 jours: Alsace, Bourgogne et Auvergne. Cinq sont entre 40 et 50 jours: Aquitaine, Haute-Normandie, Picardie, Lorraine et Franche-Comté. Enfin, cinq régions sont au-dessus des 50 jours d’attente: Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie, Limousin et Corse.
Ce sont au total 40% des Français qui doivent attendre plus de 30 jours pour un IRM. Et au-delà des inégalités, « aucune région n’atteint l’objectif du Plan cancer 2« .
Non seulement le taux d’appareils d’IRM est de 9,8 par million d’habitants en France, soit deux fois moins que la moyenne européenne qui est à 19,5/million, et trois fois moins que le taux de 27 appareils/million d’habitants en Allemagne. Mais « le retard s’aggrave d’année en année par rapport à nos voisins« .

Un ONDAM 2011 dans les clous
Le comité d’alerte confirme de nouveau le respect de l’Ondam 2011 déjà annoncé en avril et en livrant de nouvelles données affinées sur les dépenses. Les dépenses ont atteint 166,6 milliards d’euros en 2011, soit 2,9% par rapport à 2010, dont +2,9% pour les soins de ville, +2,3% pour les établissements, +4,8% sur le médico-social et +8,7% sur les autres prises en charge.
Les hôpitaux publics ont dépassé de 245 millions d’euros le montant de dépenses attendues, dû à l’augmentation du « volume ‘économique des soins financés par la T2A« . Les dépenses des cliniques privées ont progressé de 2,8%, soit 120 millions d’euros de moins que prévu.

Un nouveau centre de crise sanitaire au ministère de la Santé
Jusqu’à 40 personnes pourront être mobilisées en cas de crise sanitaire majeure. Des locaux flambants neufs viennent d’être inaugurés : une salle d’opérations, deux salles d’anticipation, une salle de décision et une salle de repos sont désormais opérationnelles.
Activée le 1er juin, la veille saisonnière du plan canicule restera en vigueur jusqu’au 31 août. Un dispositif préventif en matière sanitaire est également prévu pendant les JO de Londres pour anticiper un afflux inhabituel de population dans la région Nord-Pas-de-Calais.