Campagne tarifaire, toujours rien

Les années se suivent et se ressemblent, repoussant chaque fois davantage les limites du supportable. Non seulement nous nous attendons à devoir faire face à une campagne tarifaire toujours plus dure, mais en plus nous devons subir le peu de considération des tutelles qui ne respectent pas les délais de publication. Nous ne connaîtrons vraisemblablement pas nos tarifs avant la mi-mars … pour une entrée en application au 1ermars.

Quels sont les arbitrages ultimes qui retardent la publication de cette dernière campagne du quinquennat ? Notre pays entre dans la troisième et dernière tranche d’un plan national d’économies drastique que le Ministère semble vouloir mettre en œuvre à tout prix. La seule question qui reste à être tranchée est alors la suivante : en plus d’être sévère, la campagne tarifaire 2017 sera-t-elle injuste ?

Les sujets qui peuvent faire basculer dans un sens ou un autre ne manquent pas. Les économies se feront-elles au prorata du poids de chaque secteur ou seront-elles portées de façon disproportionnée par le secteur privé ? Les cliniques pourront-elles conserver le bénéfice du CICE complémentaire comme c’est le cas du secteur associatif avec le nouveau crédit d’impôt de taxe sur les salaires CITS ? Quelles conséquences seront tirées de la décision du Conseil d’État sur les allègements issus du Pacte de responsabilité ? Et quid du volume prévisionnel et du coefficient prudentiel appliqués au secteur privé MCO, qui est année après année en sous-exécution ?

Notre ténacité a payé sur des dossiers historiques comme sur la facturation des SMUR secondaires, elle reste entière pour obtenir une campagne tarifaire équitable. En ces temps où il est demandé à chacun des efforts, l’équité de traitement constitue une décision politique majeure pour qu’elle soit acceptable pour tous, à défaut d’être supportable.