Bis repetita

En 2015, nous avions qualifié d’historique, la parution tardive de nos tarifs au Journal officiel le 10 mars. Nous sommes le 7 mars 2016 et ces 7 jours de retard prennent le tour d’un bis repetita inacceptable. Pourquoi s’obstine-t-on en France à réitérer les pires pratiques ? Non seulement on nous inflige un plan d’économies et la confiscation des allègements accordés à toutes les entreprises, mais en plus on nous impose des retards de facturation et donc de paiement !

Quand les administrés passent leur temps à rendre des comptes et à respecter des délais que l’administration de son côté ne respecte pas, alors la démocratie prend une mauvaise tournure. Publier les tarifs au 1er mars, c’est remplir les obligations issues de la réglementation, c’est aussi et surtout faire preuve de respect envers les professionnels que nous sommes. Alors qu’on nous prépare depuis des mois à une campagne tarifaire drastique, quels sont les arbitrages finaux qui retardent à ce point la publication des tarifs ? Une preuve supplémentaire du peu de considération accordée à notre secteur.

C’est évidemment sans compter le désordre comptable occasionné, les risques d’erreurs multipliés et les difficultés de trésorerie générées, mais le système n’en a cure. Quelles seraient en retour les pénalités de retard que nos entreprises pourraient imaginer faire supporter à l’État ? Une majoration forfaitaire de 10 % de nos factures semblerait assez logique si l’on s’inspire des pratiques de l’administration en matière de retard des contribuables.

Pour l’heure, c’est à la boule de cristal qu’il nous faut piloter. Dès la publication des tarifs, chacun fera ses comptes et nous le savons, ils ne seront pas bons. Espérons que nous saurons, individuellement et collectivement, rebondir.

« REBONDIR », c’est la thématique que nous avons choisie pour notre convention annuelle des 12 & 13 mai prochains.

Ségolène Benhamou
Présidente du syndicat national FHP-MCO