3 questions à Lamine Gharbi, nouveau président de la FHP

Avec un taux de participation de 83 %, quel signal les adhérents vous ont-ils envoyé ?

Avant de répondre à votre question, je souhaite remercier très chaleureusement celles et ceux qui m’ont élu et tous ceux qui m’ont envoyé des messages de félicitations. Je tire de ce taux de participation deux enseignements. Tout d’abord, c’est un taux historique qui démontre la forte mobilisation de la profession. Cela dénote une vitalité de la fédération, de la campagne démocratique où chacun des candidats s’est tourné vers les adhérents. On sent très bien que notre profession est à la croisée des chemins et qu’il y a de très fortes inquiétudes sur l’avenir de notre secteur. C’est ce que j’ai très bien pu mesurer durant le tour de France que j’ai fait durant ma campagne. Les attentes sont très élevés et c’est avec honneur, enthousiasme et plaisir que je présiderai la FHP. Je serai le président de tous les adhérents, dans toutes les spécialités. Nous sommes pluriels mais nous devons nous coordonner et mutualiser nos forces. Pour moi, la survie de l’espèce passera par la survie de l’individu.

Quels seront vos axes de travail ?

Comme vous le savez, la FHP a élaboré un plan triennal stratégique (PTS). Mon action en tant que président s’inscrira bien entendu dans ce cadre. Il servira à conduire mon action à la présidence de la FHP, je m’appuierai sur les cinq axes du PTS validés par le comité exécutif de la fédération et construit à partir d’un large travail de concertation et de réflexion et je rends ici hommage à ceux qui ont conduit ce travail. J’ai retenu cinq enjeux prioritaires :
– accompagner les adhérents,
– proposer de nouveaux modèles d’organisation et de financement,
– renforcer nos liens avec les médecins,
– être reconnu par une politique de ressources humaines innovante,
– renforcer la stratégie d’image et d’influence.

Quelle est votre priorité ?

J’ai défini les actions de mes 100 premiers jours. Mais le principal dossier est la loi de Santé. Il y a des avancées : la volonté de faire travailler en coordination tous les acteurs sur un territoire donné, la notion de parcours de soin, la prévention et l’éducation thérapeutique, l’innovation où nos établissements sont aussi concernés notamment en cancérologie. Mais aujourd’hui, cette loi porte en germe l’éviction programmée des cliniques et hôpitaux privés des missions de service public derrière de bonnes intentions affichées. Il y a un « bloc d’obligations » autour de l’accessibilité géographique, financière, la continuité du service, l’accueil de tous (précaires), etc. Et ces critères ne sont pas définis aujourd’hui.
Des questions essentielles pour l’avenir du système de soins et la place des cliniques et hôpitaux privés restent posées, et sont sans réponse. C’est incroyable, nous ne sommes pas en train de gérer un droit de naissance ! Il ne s’agira jamais de lancer la guerre contre l’hôpital public mais le combat contre l’iniquité. Ce combat-là, nous le mènerons en créant un front uni, en toute priorité avec les médecins. Concrètement, nous avons demandé en urgence un rendez-vous avec la ministre et un Comex est prévu le 2 juillet.
Par ailleurs, concernant le fonctionnement de notre syndicat, je veux porter la création d’une commission de suivi des autorisations, établissement par établissement, afin être informé en amont de toute situation potentiellement conflictuelle pouvant conduire à la remise en cause de certaines activités. Je veux également porter une attention particulière au Pôle Ressources Humaines support essentiel des travaux en cours sur la convention collective.
Enfin, je n’oublie pas la relation essentielle avec nos amis les médecins que nous devons développer plus encore notamment dans le cadre du CLAHP.
Une nouvelle ère s’ouvre, je suis déterminé et réaliste.